La saison viticole 2017
A la fin d’un hiver 2017 sec, les réserves d’eau du sol sont au plus bas.
La vigne débourre avec plusieurs jours d’avance et prend un départ en fanfare. Au 20 avril, 3 nuits de gel détruisent une partie des jeunes sarments et jettent la consternation dans le vignoble. Une bonne partie de la récolte 2017 est perdue, détruit par ce courant glacial. Nous devons attendre avant de poursuivre les travaux d’ébourgeonnement et rattraper ce travail plus tard en été.
Depuis la fin mai les températures élevées règnent sur le Valais.
La fleur, période importante pour la vigne, se passe très bien et les grappes prennent forme. La plante pousse à toute vitesse et cette période rime avec « travail de la feuille ». Nous devons palisser, effeuiller, écimer, faucher. Toute l’équipe est mobilisée dans les vignes et la forte chaleur rend ces activités pénibles. Mais c’est la réalité du travail de vigneron.
Début juillet, la pluie se fait attendre mais les températures sont plus supportables que la canicule de juin. Les orages de mi juillet ne suffisent pas à compenser le déficit hydrique. L’irrigation au goutte à goutte demande précision et modération mais elle permet de déstresser la vigne et de compenser la concurrence des herbes qui vivent entre nos ceps. La dernière semaine de juillet nous apporte enfin l’eau tant attendue. Ces fortes pluies lessivent nos produits de traitement biologiques et nous obligent à les appliquer une fois de plus. Ce sont les joies du bio!
Les vignes sont protégées contre les attaques des champignons oïdium et mildiou grâce à nos traitements à base de tisanes d’osier, d’ortie et de prêle ou d’achillée millefeuilles.
Début août, les raisins changent de couleur, c’est la véraison. Les oiseaux et les guêpes se montrent très intéressés! Nous mettons nos grappes à l’abri grâce à des filets latéraux, tendus de chaque côté du rang de vigne.
La deuxième semaine d’août nous amène pluie et froid. Pas agréable pour travailler à l’extérieur, ce temps maussade est favorable à la qualité. Cette eau tombée du ciel est disponible pour les semaines à venir.
Les vendanges débutent mi-septembre. Des vendanges très courtes, car la récolte est faible et tout est mûr. En cave, une bonne organisation nous permet de tout suivre. Les journées sont longues mais passionnantes.
Seule, l’arvine prévue pour notre grain noble « Grain de Folie » reste sur les vignes. Nous la protégeons avec des filets latéraux, tendus de chaque côtés des ceps et agrafés de manière à faire une barrière contre les oiseaux. Une importante couche de neige couvre le vignoble précocement. Les chocards à bec jaunes, corvidés très malins volent en grandes troupes dans le vignoble. Ils sont affamés et parviennent à s’introduire à l’intérieur des filets. En quelques heures, toute notre récolte de grains nobles est anéantie! Nous ne récoltons rien. Le grain de folie 2017 est mort. La production de grains nobles est une activité à risques! Il en faudra plus pour nous décourager mais méfions-nous, les corvidés ont bonne mémoire…
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